Le classement bidon de L'Express

DELINQUANCE VILLE PAR VILLE

C'est un des marronniers du magazine L'Express qui arrive en bonne place à côté des dossiers sur les Francs Maçons, les meilleurs hôpitaux de France ou les régions où l'on vit le mieux... Cette semaine le magazine fait sa une sur l'insécurité, "les vrais chiffres". Le tout surmonté d'un beau "exclusif" en lettres rouges. Il nous est dans ce cadre proposé un palmarès des villes de France. Le Journal de l'île a donc entrepris à la lumière de ces données d'effectuer un classement pour le département. Mais nous avons rapidement abandonné en découvrant que le classement tel qu'il est présenté est finalement très survendu, voire carrément bidon. Ainsi, les communes regroupées sous une même compagnie de gendarmerie ont les mêmes chiffres (atteintes aux biens, violences physiques, cambriolages...). D'ailleurs, en lisant bien, L'Express le dit : "Les communes d'une même zone police ou d'une même zone gendarmerie ont le même classement (ainsi, Bobigny et Noisy-le-Sec, qui dépendent toutes deux de la CSP de Bobigny ont-elles, comme toutes les communes qui en dépendent, le même taux de violence et la même place dans le palmarès)."

Certes, nous sommes prévenus, mais la méthode étonne. Ainsi une ville comme Saint-Benoît parfois en proie à des violences urbaines se retrouve avec le même classement que La Plaine-des-Palmistes, les deux communes dépendant de la même compagnie de gendarmerie. Seule Saint-Louis, pourtant en zone gendarmerie, n'obtient pas les mêmes résultats que les autres communes de sa compagnie. La ville de Claude Hoarau a en revanche les mêmes données que Saint-Pierre en zone gendarmerie. Une bévue que personne de la police ni de la gendarmerie ne parvient à expliquer.

Du côté de l'état-major de la caserne Vérine, on note que les statistiques communes par commune ne sont pas tenues. La présentation faite par L'Express est donc bel et bien biaisée.

N.G.